Centre chorégraphique national d’Aix-en-Provence
Passionnée de danse, je propose à Rudy Ricciotti, après avoir quitté l’agence, une association pour participer au concours lancé par la SEM de la ville d’Aix. Le projet était la construction d’un centre chorégraphique national autour de la personnalité d’Angelin Preljocaj que la ville d’Aix hébergeait dans la manufacture des allumettes, depuis son départ volontaire de Châteauvallon quand le front national a récupéré la mairie de Toulon.
Le terrain était contraint par le règlement de la ZAC Sextius Mirabeau qui avait réservé à ses équipements les sites les plus compliqués, des sites comprimés entre la voie ferrée et le sol existant, en contrebas de plus de 7 mètres du nouveau sol retenu pour la ville, au-dessus des infrastructures.
Le projet n’avait plus que la peau et les os pour s’exprimer et la marge de manœuvre était ténue.
Ce que j’aime dans ce projet c’est sa mono-matière et sa sincérité. Le verre, la quincaillerie et le second œuvre disparaissent derrière un péristyle de béton sombre qui assume tous les efforts et les contraintes, descente de charge, contreventement, sismicité, tout cela sans facétie. Une seule concession a été accordée à la doctrine architecturale classique : les poteaux s’affinent vers le sommet, progressivement et élégamment.